mercredi, mars 29, 2006

hier pour toujours muet devant vous,
pourtant si près de ma peau.
l'oublie guête mes lendemains.

jeudi, mars 16, 2006

So far, but yet...

...so close
Quelques jours en Nouvelle Zelande






jeudi, mars 02, 2006

Les tigres

Je n'ai de ma vie vu que des tigres dont les rayures apprivoisées fondaient dans les parallèles métalliques. Dans le zoo, ils sont des acteurs de mauvaise foi et sombrent dans l'infertile "confort de l'indifférence". Ces fauves ne sont plus que des échantillons d'un potentiel de liberté; "Oh! Regarde leurs corps! Comme ils sont la mécanique parfaite de la course du prédateur, comme s'ils avaient été conçus que pour manger les gazelles!" Mais hier semble loin, quand les tigres n'étaient qu'esquive ou silhouette, quand ils inspiraient les histoires les plus nobles.
Le vieil homme aimait fumer chaque soir en revenant de la montagne. Il s'étendait sur le lit en paille, et penchait son visage devant le long cylindre, approchant grâcieusement la flamme de l'alumette sur le tabac. Puis, l'inspiration et ce son orageux; il faut avoir assisté une fois à ce rituel pour comprendre qu'il ressemble mieux au tir d'un canon. L'homme disparaît un instant sous un nuage de fumée qui glisse lentement par la fenêtre.
Un jour, alors que le vieux revenait d'une longue journée dans la montagne, le dos croulant sous un bois pesant, sa femme, elle, cherchait la meilleure façon pour lui présenter la triste nouvelle. Il n'y avait plus de tabac. Il se demandait bien ce qu'il allait pouvoir vendre au marché pour en racheter... Le matin suivant, le vieil homme trouva devant la porte de la maison un cochon fraîchement abattu.
Un tigre aimait venir se coucher près de la maison le soir, pour respirer la fumée de la pipe. Il faut croire qu'il était lui aussi dépendant de cette substance...