mardi, février 28, 2006

Sydney en miniature

Ça ne faisait à peine 10 heures que j'étais ici que déjà j'assistait à une demande en mariage (gai) Devant une foule de 35 000 personnes, sur un écran géant: "Would you like to take me in... civil union?" L'autre gars a effectivement semblé avoir eu un instant de réflexion, un peu long peut-être. J'ai cru un instant qu'il pesait vraiment la question, mais ce n'était probablement sa tête qui n'était plus tout à fait sur terre, que ca prenait quelques secondes pour que l'information se rende, comme on dit, on lève le verre pour baisser les inhibitions; les deux hommes venaient de se rencontrer. Bien sûr, ils se sont embrassés voluptueusement sous les applaudissements de tous.
Le Tropfest prétend être le plus grand festival de courts métrages au monde, je crois qu'il s'agit plutôt de la plus grande présentation publique, sous les étoiles... ou les nuages. Donc, 16 finalistes sur 700 entrées, les films doivent se contenter que de 7 minutes et incorporer la signature de 2006: une bulle. Le film le plus marrant se nommait: Carmichael & Shane, un genre de faux documentaire où un mec explique que quand tu as deux jumeaux, tu ne veux pas avoir deux erreurs, alors tu dois en privilégier un.
Donc, au milieu des présentations, les orages se font torrentiels et tout est annulé. Il s'en suite une parade de milliers de jeunes gens comme des enfants déchâinés dans une piscine municipale.




Une photo pour les amis mâles. Vous n'avez qu'à multiplier cette image par 8 (renversé) pour avoir la carte de Sydney.


mardi, février 21, 2006

Nostalasie

J'ai triché. Je fais comme chez moi, marchant vers le supermarché sous la pluie, je pense à mon souper. Le jus d'orange et mangue est en rabais. Dans la cuisine, je me fais des pâtes. Le gars à côté aussi. Ses pâtes sont plus fraîches, mais ma sauce a des champignons. On s'assoit pas tout a faît face à face, mais en diagonale comme le font des gens encore étrangers. Et on mange chacun son repas, avec des ustensiles loués.

Oh, hier seulement, dans les rues et les klaxons, on te criait pour t'asseoir avec eux, pour manger sur le bord de la rue. La maman derrière la marmite bouillonnante dans l'hiver de Hanoi et sa fille portant les gros bols de soupe, comme tu étais aussi un peu son garçon. Le froid et la grisaille du Vietnam plus réconfortant que l'humidité de Darwin, ses rues sans âme.

à suivre, quand j'aurai appris la nouvelle grammaire, et oublié les berceuses....

vendredi, février 17, 2006

Les deux marchants de livres de Hanoi.

Ils marchent en rond et vous croisent tout les jours, pour vendre des cartes postales, des romans, des guides touristiques. Lonely planets. Ils vous offrent la Thailande, le Cambodge, le Laos, la suite logique du parcours habituel. Ils risquent aussi de se faire prendre, et de passer 6 mois dans des camps de travaux.

L'un n'a vu son enfant de 6 mois que 8 fois, a 100 kms de la ville, et fournit la moto pour des fuites rapides. L'autre possede les livres, et a chaque fois, se trace une ligne dans l'avant-bras car le sejour a l'hopital sera plus court...

Au revoir les amis!

A bientot, Neill et Annie!

Il ne faudra pas oublier de publier un jour les commandements du "GRAND VOYAGEUR"! Mais c'est certain, nous avons encore du chemin a faire avant la ceinture noire du maitre absolut de l'art du voyage, car comme le raconte Neill, nous nous sommes bien fait niaises par un trio de motocyclistes que je traiterai meme de : MALECHES.


Je me sentais bien egare pendant un moment. Surtout quand on ne te laisse plus jouer aux cartes. En passant, on n'a toujours pas termine cette partie... J'aimerais aussi ajouter que c'etait tres marrant de voir les vietnamiens perplexe devant un jeu de carte inconnu. Ils se disaient "c'est un jeu canadien, on l'aura ici bientot..."






vendredi, février 10, 2006

The fleeting moment

Entre mon oeil et le reste, il y a parfois un objectif. La machine entre mes mains, l'obsession me depasse; celle du cadrage, de la lumiere, de la vitesse. Mais derriere tout ce manege, ce sont les rouages de la peur qui me hantent. "Ne pas croire mes yeux" revient aussi a ne pas leur faire confiance, et preferer marquer aux pigments de la pellicule la memoire des beaux jours ici. Car le photographe a trop peur d'un lendemain sans souvenir, il prend, et prend, mais oublie le moment deja fuyant . Et le present echappera toujours entre mes doigts...

"Plaid the fleeting moment to remain" a ecrit un poete a propos de la photographie.





Le brouillard nous accueille a Sapa. Je trouve drole de faire des milliers de kilometres jusqu'ici, et devoir encore imaginer les lieux. C'est un village axe autour de son marche ou se rejoignent differentes ethnies. Sous une fine pluie qui ne tombe mais flotte toute la journee, je me sens transporte quelques decennies en arriere. Quelquepart dans une ere sovietique, les bottes pleines de boues.

Le voile enfin se leve un matin, et la lumiere transperse les rideaux, les yeux encore fermees. Nous marchons un chemin de 20 kms a travers 3 villages. Les paysages jouent a la geometrie et l'eau la traverse.

Les jeunes filles Hmong, sous la pluie et la brume, s'attroupent pour regarder la petite television accrochee dans le restaurant vietnamien. C'est une teleserie coreenne sur la vie amoureuse des adolescents de la ville et elles rient. Mais lors du temps des publicites, je me retourne et elles ont deja quitte.

A 13 ans, elles parlent pres de 4 langues, et vient chercher les touristes pour les amener dans leurs villages. Dans un bar, un melange un peu inquietant s'operent, musique electronique branchee et filles villageoises au costume traditionnel. Elles sont jeunes et toutes petites, mais parlent fort, taquinent, joue au billard et tape les cartes comme des hommes animes par les As.